Allemagne, le goût du lointain
out Français arrivant en Allemagne, fin juillet, ne peut qu'être frappé d'un fait : les enfants vont encore à l'école, même s'ils n'ont plus vraiment cours. Bien plus tard qu'en France en somme, et sur une période bien plus concentrée, cet effet de siphon, qui donne aux villes estivales un aspect si désertique en Europe, se produit à son tour outre-Rhin.
Malgré les multiples revendications des industriels du voyage et du tourisme pour un plus large étalement des dates de congés, la masse des vacanciers allemands continue de partir en même temps, entre dix et onze jours en moyenne, et la pression sur les autoroutes et dans les aéroports devient lourde, très lourde.
Quant à la loi (Arbeitsschutzgesetz), elle fixe la durée minimale des congés à vingt-quatre jours ouvrables (quatre semaines). Mais la moyenne, dans les conventions collectives, s'oriente plutôt vers six semaines.
En Rhénanie-du-Nord-Westphalie, par exemple, l'un des Länder les plus riches, l'époque des vacances d'été est fixée, cette année, du 22 juillet au 3 septembre. Tour-opérateurs et professionnels du voyage militent pour qu'elle soit prolongée jusqu'à soixante-deux jours, entre le 15 juillet et le 15 septembre. En vain.
"MÈRE CORBEAU"
Autre différence frappante, le système des colonies de vacances, passage obligé de tant d'enfants et d'adolescents français, n'existe pour ainsi dire pas en Allemagne. Sans doute parce que les mères de famille, longtemps cantonnées au foyer, sacrifiaient leur carrière à l'éducation et à la garde des enfants - celles qui s'obstinaient à travailler s'attirant le sobriquet, désormais daté, de Rabenmutter ("mère corbeau", qui néglige sa progéniture...).lire le reste de l'article jean luc