Etat d'esprit des métropolitain

:)Bonjour
Je voulais savoir si les métropolitains qui y résident se fondent avec les locaux.
Comment sommes nous perçus la bas?
ps: quels sont les conseils pour se sentit mieux parmi les locaux?

Bonjour Tixia,
Je te parle du haut de mon expérience de 6 mois, et principalement sur Kourou, mais je pense connaître assez de personnes (expatriées et locales) pour te donner quelques informations.

Déjà, les conseils, (qui ont marchés pour ma part), si tu as l'esprit ouvert et l'envie d'aller vers les autres, tu trouveras toujours quelqu'un en Guyane (comme n'importe ou dans le monde) : Un voisin, un collègue de boulot ou une rencontre dans un association/bar...

Après pour les états d'esprit, dans un soucis d'efficacité, je vais être sectaire ;
Pour les expatriés, il y a deux types :
- ceux qui sont ici pour l'expérience humaine et professionnelle (eux te tendront la main sans problème),
- puis ceux qui sont là pour une opportunité professionnelle (salaire). Ces personnes vont créer un petit cercle d'ami à l'image de la métropole, et vivront indépendamment des autres.
Les locaux, eux, iront plus doucement au départ, car ayant l'habitude, des expatriés de passage, n'ont pas trop envie de s'engager dans une relation.
Après je parle bien sur de généralités, il y aura toujours des exceptions et dans ce cas là, des gens pour t'accueillir à bras ouvert.

Le Guyane est une formidable croisée de chemins, avec des gens de tout horizons. Et c'est vraiment enrichissant.

Je ne regrette pas une seconde mon choix d'expatriation.

Je l'ai déjà écrit: en Guyane il faut aller vers les autres, qui ne vous attendent pas. mais si vous faites la démarche, l'accueil est sympa

Arrivée depuis 3 mois sur Cayenne, je confirme ce qu'écrit NicolasD.
J'ajouterai honnêtement que j'ai été surprise  les freins avec les locaux qui ont plus l'habitude des gens qui sont là pour 1, 2, 4 ans souvent fonctionnaires. C'est d'ailleurs la question qu'ils posent tout de suite.
Parmi les déracinés, il y a ceux qui sont là "pour faire l'expérience" auprès desquels on ne sent pas tellement  la patience de s'attacher.
Au vu de mes expériences de déracinement antérieures, je m'attendais à ce que cela soit plus facile en ayant l'envie de vraiment d'aller au contact et de découvrir les richesses humaines de la Guyane mais ça prendra du temps si on ne veut pas rester entre "métro-expat".
Certains disent que passés 5 ans, on a fait ses preuves et qu'on est adopté... à suivre... personnellement je n'ai pas pas de durée limitée, je suis contente d'être venue spécialement ici pour la Guyane, mais c'est clair, c'est pas pour tout le monde pareil !

Il y a deux barrières administratives qui créent le soupçon.

La première: celle des quatre ans. C'est la durée nécessaire pour les fonctionnaires et assimilés, pour toucher toutes les primes d'installation (et ça fait du pognon, beaucoup)
Combien n'a-t-on pas vu de gens qui se trouvaient "au paradis" les deux premières années, puis "mal dans leur peau" la troisième puis "en enfer" la quatrième ce qui leur donne la justification pour revenir dans l'hexagone!
Je ne vous parle pas des globe-trotter de la prime, véritables pros: quatre ans dans un DOM, un an dans l'hexagone, quatre ans dans un DOM, un an dans l'hexagone, quatre ans dans un DOM... (il faut revenir au moins un an pour enchainer les primes). J'en ai même connu un qui avait fait les trois aller et retour... vers la Guyane! Et à chaque fois, à peine arrivé, il larmoyait sur "la dureté de sa condition". On peut imaginer une déception la première fois, mais quand on revient pour râler et palper... c'est indécent!

L'autre limite, c'est celle des cinq ans: quand vous êtes nommé en zone sensible (dans l'enseignement par exemple) et que vous y passez cinq ans, votre "capital points" augmente de façon considérable et vous permet après d'obtenir un poste sympa. Et si les zones sensibles de Guyane posent des problèmes, on y est quand même infiniment mieux que dans des quartiers de non droit en métropole! Donc le gonze terrifié à l'idée de se taper quelques années en ZEP dans une de ces banlieues où ne rentrent plus que les profs et les facteurs (les flics aussi, mais déguisés en robotcops et en nombre, quand c'est indispensable et les pompiers... s'ils sont protégés par les flics) part en Guyane, fait ses cinq ans et revient avec la certitude d'obtenir une place sinon de tout repos, du moins "normale". Et pendant ces cinq ans, entre la prime, le sursalaire et les impôts moins élevés, s'il n'est pas tombé sous le charmes des piranhas brésiliennes qui lui auront fait perdre la tête, il accumule en plus un capital sympa.

**************

Alors bien sûr c'est pas sympa de la part de quelques locaux de généraliser, mais quand on arrive comme fonctionnaire, on est soupçonné non pas de vouloir se poser pour construire une vie, mais bel et bien de ne penser qu'à la thune. Quand vous êtes là depuis trois ou quatre ans on vous pose insidieusement la question... "vous repartez bientôt"? et si la réponse est négative sur le mode "étonnement": "pourquoi je repartirais? je suis bien ici!" ça se décrispe.

Point de détail révélateur: après mes quatre premières années en guyane (il y a déjà longtemps) l'inspection académique m'avait envoyé sans que je le demande les formulaires de permutations départementales!
Quand j'ai manifesté mon étonnement en le surjouant: "je suis devenu indésirable? Il faut que je dégage?" on m'a dit: "ah vous, vous restez? vous n'êtes pas venu que pour l'argent?"

Mon mari est fonctionnaire et là pour 4 ans, (gendarme donc ça n'aide pas pour l'intégration avec les locaux), nous ne désespérons pas ce pendant, car nous avons le contact facile et nous commençons à connaitre un peu de monde quand même.

Je suis d'accord que beaucoup sont là pour l'argent, mais c'est vraiment dommage de généraliser. Nous sommes venus en Outre mer sans calculer, sans se dire "on touchera tant, on gagnera tant". Nous avions une vraie envie de découverte, d'ouverture au monde pour nos enfants, le travail de mon mari, nous permet de le faire, nous en avons profité.
Je ne crache pas dans la soupe, je suis la première à être bien contente de toucher une prime, je serais hypocrite de dire le contraire, mais notre motivation n'est pas là, et contrairement à certains qui gardent tout pour le retour en métropole, nos primes nous servent à voyager un peu et découvrir d'autres pays ou DOM.
Ca ne fait qu'un an que nous sommes ici, je ne vis pas au paradis, je vis à Kourou ! Mais la Guyane a un charme qui lui est propre et qui nous offre beaucoup si on sait où regarder et où chercher.
Je n'y ferai pas ma vie c'est vrai, mais je sais qu'elle en fera partie à jamais et que nous y reviendrons avec plaisir.

Je suis d'accord que beaucoup sont là pour l'argent, mais c'est vraiment dommage de généraliser.


Rien dans mon message ne laisse à penser que je généralise^^ Je décrivais certaines situations, c'est tout.

Idem, j'ai pris les avantages qui existaient sans remord! Simplement ma vie n'était pas centrée là-dessus... Si je suis resté près d'un quart de siècle, cela constitue une preuve, je crois (alors qu'a priori je ne suis parti que pour deux ans)

Pardon !!! j'ai interprété !!!

C'est tout moi ! :)

merci de ces très précieuses info, très pertinentes,  ça aime à comprendre,  je ne suis pas dans l'enseignement et pourtant on sent que c'est un poul à prendre ici !

la première fois que j'ai répondu que je n'avais pas de projet de départ et que je voulais me poser, je me souviens d'un regard un peu d'étonnement dubitatif (bon le même que celui que j'ai eu en allant le week-end  dare dare faire carnaval pour voir ça !!)
j'ai entendu  après que c'était pas exactement habituel....

merci de ces très précieuses info, très pertinentes,  ça aime à comprendre,  je ne suis pas dans l'enseignement et pourtant on sent que c'est un poul à prendre ici !


Ce qui vaut pour l'enseignement vaut pour toute la fonction publique et assimilée.

alors nous notre optique est différent car nous sommes expatriés volontaire, en métropole, nous sommes des extra terrestres...
Mon mari qui est là-bas depuis presque 4 mois, a vite constaté le déséquilibre entre muté et les gens comme nous, déjà il y en a pas beaucoup, ensuite impossible de se mélanger...
Il a beaucoup d'amis saramaka, brésiliens, quelques guyanais, côté métro, 2 familles...
Nous comptons rester là-bas jusqu'à la fin de notre vie, et si on est honnête, les locaux le sentent et vous tendent vraiment la main pour vous aider, vous soutenir, et même vous trouver du travail.
Tout est beaucoup plus dur mais la satisfaction que nous en tirerons sera multiplié.

http://decollagepourkourou.over-blog.com/
Syl la maman J-25

apisto1, votre parcous est un peu similaire à ce qu'était le mien

bravo Apisto pour votre blog, c'est plein d'élan très chouette
bon courage pour les quelques semaines avant le grand départ, pas faciles .   C'est sûr vous avez des belles choses qui vous attendent dès que vous allez atterrir à Felix eboe !
Bon voyage à tous

Bonjour,
Je suis ravie de lire ton message et rassurée...ma compagne est gendarme également et nous émmenageons à kourou dans quelques moiS.
Depuis ce message, comment se passe votre intégration ?
tu résides en caserne ? Merci. Cyrielle

Bonjour Cyrielle,

Bienvenue sur Expat.com!

Veuillez notez que ce fil date 2012 et vous risquez de ne pas avoir des retours.

Si vous cherchez des informations,n'hesitez pas de poster vos questions sur le Forum Guyane :)

Merci

Cordialement

Mishna